NFT : il vend la photo d’une poubelle et remporte 220 000 euros !

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Un internaute américain a vendu la photo d’une poubelle sous forme de NFT pour la modique somme de 220 000 euros. Après que l’image soit devenue un meme sur la toile, un collectionneur l’a contacté pour s’offrir le fichier JPG, trouvé sur Google Images et retravaillé avec quelques effets 3D.

Le secteur des jetons non-fongibles continue de prendre de l’ampleur. Tandis que le marché des NFTs a passé la barre des 22 milliards de dollars, de nombreux internautes, artistes et investisseurs cherchent à tirer des profits des excès inévitables du secteur, marqué par une spéculation agressive.

Comme le rapportent nos confrères de l’AFP, un jeune internaute américain du nom de Robness est même parvenu à vendre une simple photo d’une poubelle pour la somme mirobolante de 252 000 dollars, soit approximativement 220 000 euros.

Il vend une image de poubelle trouvée sur Google sous forme de NFT

Vendue sur SuperRare, une plateforme dédié aux NFTs, et inscrite sur la blockchain Ethereum, l’image s’intitule “64 gallons Toter”, en référence à la marque Toter qui fabrique des containers et des poubelles en tout genre. L’intitulé du fichier évoque des poubelles vendues massivement sur le marché américain, notamment sur Amazon ou Walmart.

Robness ne s’est pas contenté de mettre en vente l’image telle quelle. Il a appliqué des effets 3D afin de lui donner un petit aspect psychédélique. Du reste, il admet avoir déniché le JPG sur la toile sans trop d’effort. “Je ne me souviens même pas d’où vient l’image, je pense que c’était une recherche d’images Google”, explique Robness à l’AFP.

“C’était un peu comme l’art de la rage, j’étais en colère contre certaines choses”, détaille l’internaute. Dans un premier temps, l’internaute explique que la plateforme SuperRare a banni sa création de sa place de marché. La plateforme, concurrente d’OpenSea, a pensé que Robness avait volé une photo de HomeDepot, la chaîne de distribution américaine.

“J’ai donc mis cela en vente, et il a été supprimé. Ils pensaient que je prenais la photo de Home Depot et que je violais le droit d’auteur”, explique l’artiste. Finalement, le NFT a été remis en ligne. Interrogé par l’AFP, SuperRare précise que dans un premier temps “la communauté ne le considérait pas comme de l’art”, mais l’a remis en ligne après deux ans parce que “tant de choses ont évolué” dans la perception de l’art.

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Dans cet intervalle de temps, l’image créée par Robness était devenue un meme sur Internet. Des collectionneurs ont alors commencé à vouloir investir dans le JPG. “C’était l’une des trois poubelles qui se trouvaient dans SuperRare et je l’ai vendue à un collectionneur. Il m’a appelé, parce qu’il voulait en savoir plus sur cette histoire. Il voulait donc l’acheter, alors je lui ai donné un prix et c’était tout”, détaille Robness, qui précise qu’il vivait dans la précarité avant de connaître le succès sur le marché des NFTs.

OpenSea: Plus de 80% des NFT créés gratuitement seraient des faux, des plagiats ou des spams

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C’est la plateforme OpenSea qui l’affirme elle-même sur son compte Twitter : plus de 80 % des NFT créés à l’aide de son outil de frappe gratuit seraient plagiés, faux ou carrément du spam. La « frappe » désigne le processus de transformation de l’art numérique en un actif de collection sur la blockchain Ethereum.

Un outil pour rendre la frappe des NFT gratuite

Une fois frappé, un NFT est stocké de façon permanente dans une base de données décentralisée. Il ne peut ni être altéré, ni être modifié. Habituellement, la frappe d’un NFT nécessite le paiement de « frais de gaz de blockchain ». À savoir qu’afin d’empêcher les attaques par déni de service, les opérations de frappe demandent des frais payés grâce au système du gaz. Le gaz est une unité dans Ethereum. Elle sert d’intermédiaire entre l’utilisateur qui réalise une transaction et le mineur, qui confirme cette transaction.

Dans ce contexte, OpenSea a proposé « lazy minting », un outil permettant aux utilisateurs de frapper un NFT gratuitement. L’opération est réalisable 50 fois maximum. Une limite qui a déclenché de nombreuses réactions dans la communauté. Finalement, OpenSea est très vite revenue sur sa décision.

Un sérieux problème de plagiat

Selon la société, cette marche arrière sur la limite du nombre de NFT gratuits répondait au fait que l’outil de monnayage gratuit servait presque exclusivement à des fins de fraude ou de spam. En effet, le marché du NFT a explosé et le taux de techniques frauduleuses a suivi la tendance.

Les escroqueries NFT peuvent s’agir d’usurpation d’identité d’un artiste, de fausse enchère sur OpenSea ou encore de typosquattage. Pour rappel, le typosquattage consiste en l’achat de noms de domaine ressemblant de près à ceux de sites authentiques.

« Nous travaillons sur plusieurs solutions pour nous assurer que nous soutenons nos créateurs et créatrices tout en dissuadant les malfrats », rassure OpenSea dans son poste Twitter.

La plateforme OpenSea est née en 2017. Soit, trois ans avant le boom du marché des jetons non fongibles (NFT). En guise d’illustration, un rapport de Bloomberg estime que le marché des NFT représentera plus de 40 milliards de dollars en 2021.

En France, un timide intérêt des professionnels pour les NFT

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La galerie Almine Rech a mis en vente quatre éditions d’œuvres d’un de ses artistes, César Piette, sur Nifty Gateway. NIFTY GATEWAY/GALERIE ALMINE RECH/CÉSAR PIETTE

Le jeune marché des NFT a déjà généré plus de 20 milliards de dollars (17,7 milliards d’euros), selon le site spécialisé NonFungible.com. Face à l’effervescence de ce virage numérique, la majorité des galeries françaises est restée en observation. C’est la galerie Almine Rech qui s’est lancée la première, en mars 2021, avec quatre éditions d’œuvres d’un de ses artistes, César Piette, mises en vente sur Nifty Gateway, l’une des plates-formes de vente d’art numérique. Puis Kamel Mennour a fait ses premiers pas dans la sphère NFT en s’associant à un collectif, Obvious, avec la vente sur SuperRare de trois portraits composés par l’intelligence artificielle. La galeriste Magda Danysz s’apprête à tâter le terrain avec la mise en vente, sur KnownOrigin et en s’associant à deux autres structures, d’une dizaine de NFT (des éditions) de l’artiste Robert Montgomery. Aucune des grosses enseignes n’a encore franchi le cap de lancer sa plate-forme dévolue aux NFT, comme l’a fait la galerie londonienne Pace en juillet 2021, avec Pace Verso.

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« La crise nous a fait comprendre qu’il était impératif de se tourner vers le numérique, que les NFT et les plates-formes de vente en ligne n’étaient pas réservés aux businessmen et aux informaticiens », déclarait Emmanuel Perrotin lors d’une conférence sur le marché de l’art organisée en novembre 2021 par Le Quotidien de l’art. Si aucun projet n’est encore annoncé, plusieurs artistes stars de sa galerie se sont déjà lancés de leur côté. Ainsi JR lançait, fin octobre 2021, une première collection de 4 591 NFT composant la pyramide de Gizeh, en Egypte. Peu après, Daniel Arsham présentait une série d’érosions numériques, sur Nifty Gateway.

Exclusivement les œuvres physiques

A plus petite échelle, quelques galeries parisiennes se sont spécialisées, ces derniers mois, sur le crypto art. L’Avant Galerie avait été la première à exposer des NFT sur écran dès janvier 2021, mêlés à d’autres types d’œuvres. IHAM, galerie coréenne qui a ouvert une antenne à Paris, expose également des NFT. Enfin, la galerie Schwab Beaubourg a ouvert, en novembre 2021, un espace dans le métavers.

Quid des maisons de ventes, depuis la folie des ventes inaugurales par Christie’s, avec l’artiste Beeple (69,3 millions de dollars en mars 2021) et Sotheby’s, avec Pac (16,8 millions de dollars un mois plus tard) ? Pour l’instant, les NFT ne peuvent pas être cédés en France en ventes publiques, qui concernent exclusivement les œuvres physiques. « Le monde entier fait des ventes, sauf la « “start-up nation”, c’est quand même paradoxal », ironise la commissaire-priseuse Lucie-Eléonore Riveron, présidente de la maison de ventes Fauve Paris, très impliquée dans la culture NFT. La jeune structure avait décidé de passer outre à cette spécificité liée aux délais de mise en conformité des textes, en organisant une première vente de crypto art le 24 février, sans la rendre publique. La démarche n’a pas été du goût du Conseil des ventes, l’autorité de régulation. Une convocation, jeudi 3 février, a permis de trancher. Soit les NFT de la vente sont associés à un support physique, soit celle-ci devra se tenir à l’étranger. Quant à la mise en place d’un régime au moins dérogatoire, le délai serait de plusieurs mois.

NFT : 5 projets français qui tirent leur épingle du jeu

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La France est omniprésente quand il s’agit de parler de NFT, de métavers et de web 3.0. Sorare, Dogami, Panda Dynasty ou The Sandbox sont des projets ambitieux dont la portée est mondiale.

© RTFKT

NFT, métavers, play-2-earn, crypto-games : depuis quelques mois, ces sujets sont sur toutes les lèvres. Chaque jour, de nouvelles collections de NFT voient le jour mais seulement 10 % des créations connaissent un réel succès.

En France, les startups sont parmi les plus dynamiques de l’écosystème. La licorne Sorare ou le projet de métavers The Sandbox sont des ambassadeurs de ce mouvement qui s’inscrit pleinement dans la tendance de web 3.0. Ci-dessous, nous avons regroupé quelques-uns des projets les plus prometteurs qui sont menés par des entrepreneurs français.

Sorare, licorne française sur le marché des NFT

A la frontière du fantasy et de la réalité, Sorare est un jeu dont le but est de composer la meilleure équipe en acquérant des cartes NFT de véritables joueurs de football. Les propriétaires des cartes marquent des points en fonction des performances réelles des joueurs. Les cartes Sorare sont sous licence officielle, la start-up ayant déjà noué des partenariats avec 215 clubs de football. Il y a quelques jours, une carte unique de l’attaquant Erling Haaland s’est même vendue pour 613 000 euros.

Elle a récemment levé 680 millions de dollars et de nombreux sportifs comme Antoine Griezmann ou Serena Williams, ont investi dans le projet. Le fantasy sport, qui réunit aujourd’hui plus de 200 millions de joueurs dans le monde, est estimé à 42 milliards d’euros à l’horizon 2027… Jusqu’où ira Sorare ?

Découvrir Sorare

RTFKT, à la pointe de la mode virtuelle

Fondée en 2020, RTFKT s’est fait connaître en vendant des éditions limitées NFT de baskets virtuelles. On peut les porter virtuellement via des filtres de réalité augmentée ou dans des mondes virtuels tels que The Sandbox ou Decentraland.

En 2021, la start-up a enregistré une croissance tonitruante. En mai dernier, elle a levé 8 millions de dollars et elle a réalisé sur l’année un chiffre d’affaires de 100 millions de dollars. 80% de ses revenus proviennent du projet Clone X, 20 000 avatars 3D uniques, qui ont trouvé preneur en quelques heures. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Nike vient d’acquérir RTFKT pour plusieurs centaines de millions de dollars.

Panda Dynasty, futur leader des cryptogames

C’est peut-être le projet qui s’est concrétisé le plus rapidement. En seulement trois semaines, Gabriel Mamou-Mani, a monté une équipe pour créer une collection de 8 888 pandas dont la totalité a été vendue en 24 heures. Plus que des simples cartes virtuelles à collection, le fondateur a travaillé pour donner une vraie utilité à ses collectionneurs.

Depuis, le projet s’est développé et propose une expérience interactive : une Chasse au Trésor que seuls les détenteurs d’un panda de la collection NFT Panda Dynasty peuvent rejoindre. Une aventure excitante qui doit son succès à un « savoureux mélange de compétences » mais surtout à la « capacité à être à l’écoute d’une communauté de joueurs ». Que nous réserve Panda Dynasty pour la suite ?

The Sandbox, géant du métavers, construit l’Internet de demain

The Sandbox offre bien plus qu’un simple jeu vidéo : une expérience 3D où, grâce à VoxEdit, les utilisateurs peuvent créer des objets et avatars, les animer, les transformer en NFT et les vendre sur la Marketplace de la plateforme. The Sandbox propose également des parcelles de terrains. La plateforme a fait parler d’elle avec les ventes d’un yacht virtuel à 650 000 $ et d’un terrain virtuel voisin de Snoop Dog au prix de 500 000 $.

C’est dans ce contexte que de nombreux groupes ont acheté un terrain pour y créer leurs propres mondes, comme Warner ou même Carrefour il y a quelques heures. Dans sa course au métavers, The Sandbox vient d’annoncer la création d’un fonds d’investissement de 50 millions de dollars. Elle vise 30 à 40 start-up qui participeront à développer ses mondes virtuels.

On vient de récupérer les clés, c’est officiel : Carrefour est l’heureux propriétaire d’un beau terrain dans le #metaverse ! 📍(33,147) @TheSandboxGame. pic.twitter.com/wffvvodt6F — Elodie Perthuisot (@ElodiePerthuiso) January 31, 2022

Dogami, play-2-earn grand public, s’offre le Petavers

Créée courant 2021, Dogami part déjà sur une belle lancée. La jeune start-up vient de lever 6 millions de dollars auprès d’Ubisoft et d’autres investisseurs. L’idée de son jeu play-2-earn est simple : acquérir et élever un chien virtuel, via son application, en réalité augmentée. Et pour gagner des DOGA$, la monnaie virtuelle du Petavers, son univers, le joueur doit entraîner son chien, le customiser et participer à des défis. Bref, une sorte de tamagochi 3.0 qui a de bonnes chances de plaire au grand public…

Guide : comment acheter et vendre des NFT

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Les jetons non fongibles (NFT ou JFN, en français) sont des actifs cryptographiques uniques qu’il est possible d’acquérir ou de vendre. Une fois répertoriés dans la blockchain, ils sont authentifiés et ne peuvent être répliqués. Les NFT peuvent prendre différentes formes : œuvres d’art, objets virtuels (vêtements, avatar, etc.), albums de musique, objets de collection, parcelles dans un monde virtuel, vidéos…

Comment acheter des NFT ?

Il existe différentes plateformes NFT qui permettent d’acheter des jetons non fongibles. Ces marketplaces se présentent de la même manière que toute autre place de marché, et chaque œuvre numérique dispose d’une fiche produit, avec ses caractéristiques et son prix.

Les marketplaces peuvent être généralistes comme c’est le cas de plateformes telles que OpenSea, Rarible ou encore Binance NFT. D’autres sont spécialisées, comme SuperRare, Foundation ou Nifty Gateway, des marketplaces qui proposent principalement de l’art, ou encore la plateforme Ethernity spécialisée dans le sport et Axie Marketplace, spécialisée dans les jeux vidéo. Ces places de marché et les transactions effectuées sur celles-ci passent par la blockchain Ethereum, sur laquelle la plupart des NFT sont produites, et via l’utilisation de la cryptomonnaie qui en découle : l’Ether. Cependant, certaines plateformes sont compatibles avec d’autres types de jetons, comme OpenSea qui accepte jusqu’à 150 tokens différents. D’autres marketplaces comme SuperRare ou encore Binance NFT proposent leurs propres jetons.

Pour acheter des NFT, il faut créer un compte sur une marketplace. Pour cela, il est indispensable de :

Détenir un portefeuille Ethereum prenant en charge ERC-721 (la norme de jeton NFT basé sur Ethereum), tels que MetaMask, Coinbase Wallet ou encore Fortmatic,

Charger votre portefeuille en achetant de l’Ether depuis votre cryptowallet ou sur un exchange crypto,

Enchérir sur un NFT ou opter pour un achat immédiat, selon la ou les option(s) choisi(es) par le vendeur.

Comment vendre des NFT ?

La plupart des places de marché citées plus haut permettent de vendre des NFT. Pour cela, plusieurs étapes sont nécessaires.

  1. Créer un portefeuille crypto

Cette étape est indispensable car elle permet de créer un compte sur une marketplace, que ce soit pour vendre ou acheter des NFT. Attention cependant à bien vérifier la compatibilité des différents wallets (Coinbase, MetaMask, WalletConnect, Fortmatic, etc.) avec la plateforme que vous avez choisie. C’est à partir de ce portefeuille que vous pourrez recevoir ou acquérir l’Ether, la cryptomonnaie la plus répandue en ce qui concerne les NFT.

  1. Créer un NFT

Les marketplaces NFT ne permettent pas la création graphique, il faudra donc créer votre œuvre numérique grâce à un logiciel adapté, puis charger celle-ci sur la plateforme, une fois votre compte créé. Les marketplaces se chargent ainsi de la tokenisation, c’est à dire d’enregistrer une copie du fichier que vous souhaitez vendre dans la blockchain. Étant donné les multiples formes que peuvent prendre les NFT, de nombreux formats sont pris en charge par les places de marché (PNG, SVG, GIF, MP3, MP4, etc.). Une fois votre œuvre chargée, vous pouvez choisir un titre et une description pour celle-ci.

  1. Choisir la bonne plateforme

Veillez à choisir la place de marché la plus adaptée, en fonction du type de NFT que vous souhaitez vendre. L’autre critère à prendre en compte sont les frais qui seront prélevés sur vos ventes par la plateforme. Ils peuvent varier en fonction des marketplaces, mais aussi du cours de la cryptomonnaie.

  1. Choisir un mode de vente

Sur les marketplaces qui proposent des NFT, il est possible de définir différents moyens de mise en vente. Il est notamment possible de vendre un NFT via une enchère, mode de vente très répandu, ou via un achat immédiat, dont vous définissez le prix.

Une fois vendu, votre NFT entre dans la collection d’un internaute. Celui-ci peut décider de le garder ou de le revendre. Vous avez la possibilité de choisir le pourcentage de commission pour chaque revente de votre NFT.